Séance d’installation : discours d’Olivier CAPITANIO

La séance d’installation des nouveaux conseillers départementaux a eu lieu le jeudi 2 avril 2015 à 10h00

Monsieur le Président,

Comme le veut la tradition républicaine, à laquelle je souscris pleinement, je vous adresse au nom des Conseillers Départementaux du groupe UMP et apparentés, nos félicitations pour votre réélection à la présidence du Conseil Départemental du Val-de-Marne. Et je forme le vœu que cette nouvelle mandature soit une réussite pour le bien-être de tous les Val-de-Marnais, quelles que soient les Communes où ils habitent.

Je veux aussi remercier les collègues de mon groupe et mes collègues centristes, qui m’ont apporté leur voix lors du scrutin qui vient de se dérouler (élection du Président du Conseil Départemental). Cette candidature commune avait pour but de souligner la volonté partagée de nos 2 groupes - UMP et centriste - de prolonger le travail commun et l’union que nous avons mis en œuvre durant toute la campagne électorale.

Je me félicite naturellement que notre groupe UMP sorte largement renforcé de ce scrutin et compte 5 conseillers départementaux de plus à l’issue du scrutin ; devenant ainsi le 1er groupe en nombre de notre nouvelle assemblée.

Mes chers collègues, pour la première fois, et nous ne pouvons que nous en réjouir, notre assemblée est totalement paritaire. Elle est aussi profondément renouvelée et rajeunie. C’est particulièrement le cas dans notre groupe où plus de ¾ des Conseillers Départementaux font leur entrée à l’Assemblée départementale.

Je tiens à mon tour à souhaiter la bienvenue à tous nos nouveaux collègues, comme je salue également l’ensemble de mes collègues conseillers réélus. J’adresse également des remerciements et un salut amical à nos anciens collègues, ainsi qu’à de nombreux parlementaires et maires, venus ce matin pour cette séance d’installation.

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Monsieur le Président, nous vivons aujourd’hui une situation tout à fait paradoxale.

Vous venez d’être élu à la tête de notre département par les différentes composantes de la gauche, alors même que cette Gauche est devenue très largement minoritaire dans le Val-de-Marne !

Pour s’inspirer d’une formule célèbre du député socialiste André LAIGNEL peu de temps après l’élection de François MITTERRAND à la Présidence de la République, je dirai que : « Vous avez juridiquement le pouvoir, alors que vous êtes politiquement minoritaires ».

C’est un fait. La vraie majorité dans le Val-de-Marne à l’issue de ces élections, c’est nous ! C’est l’union de la Droite et du Centre !

Près de 52% des Val-de-Marnais ont voté au second tour pour les candidats de la droite républicaine et du centre contre 41,5% pour les candidats de la Gauche.

10 points d’écart ! 30 000 voix de différence ! C’est cela, aujourd’hui, la réalité démocratique de notre département !

52 % des Val-de-Marnais ont réclamé l’alternance, le changement et le renouveau. Mais hélas, la composition de notre assemblée ne traduit pas cette aspiration au changement.

La majorité des Val-de-Marnais s’est fait voler sa victoire. Et le redécoupage scandaleux des cantons réalisé par Manuel VALLS l’an dernier n’y est pas pour rien, bien évidemment.

Nous avions à l’époque dénoncé le charcutage électoral auquel s’était livré le Gouvernement pour empêcher tout basculement du département. Les faits aujourd’hui nous donnent raison.

L’iniquité est flagrante. Elle saute aux yeux en quelques chiffres.

* 47 000 électeurs inscrits pour les cantons de Créteil-1 et Créteil-2, cela donne 4 Conseillers Départementaux pour le PS !

* 45 000 électeurs inscrits pour les cantons de Vitry-1 et Vitry-2, cela donne 4 Conseillers Départementaux pour les communistes !

* 44 000 électeurs inscrits dans le seul canton de Nogent-sur-Marne, cela ne donne seulement que 2 Conseillers Départementaux pour l’UMP !

Voilà la traduction concrète du tripatouillage auquel s’est livré le Gouvernement pour maintenir la mainmise de la gauche sur le Val-de-Marne contre l’avis de ses habitants

Notre mandature commence donc sous de mauvais auspices car il n’est jamais bon qu’une assemblée démocratique, quelle qu’elle soit, ne reflète pas la volonté exprimée de façon très majoritaire par les citoyens.

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Nous sommes d’autant plus préoccupés pour la gestion de notre département que la soi-disant union retrouvée du PC et du PS Val-de-Marnais, à la va vite entre les 2 tours, ne trompe personne.

Ce n’est qu’un rabibochage de façade, une mascarade, dont le but était de conserver le Conseil Départemental, avec tous les avantages qui vont avec.

Mais sur le fond : chacun sait que les Communistes, les Socialistes et les écologistes ne sont plus d’accord sur rien.

Faut-il rappeler que les communistes ont voté il y a peu la censure pour renverser le Gouvernement ?

Faut-il rappeler que Manuel VALLS et son Ministre LE GUEN ont menacé de faire disparaître les communistes du paysage politique ?

Quant aux Verts, on sait à quoi s’en tenir depuis que Cécile DUFLOT a déclaré que le logiciel du premier ministre était périmé…

Bref, le divorce est consommé entre toutes les composantes de la gauche.

Face à cette situation, la gauche départementale répète à l’envi que ces querelles nationales n’ont pas d’impact sur sa cohésion et sur la gestion du Val-de-Marne.

C’est évidemment une pure chimère. Comment serait-ce possible ?

Prenons l’exemple de la baisse drastique des dotations aux collectivités locales, qui impacte directement notre département et que vous dénoncez Monsieur le Président.

C’est un choix fait par François Hollande et Manuel VALLS. C’est une politique, qui est votée par les parlementaires socialistes, y compris ceux du Val de Marne et qui est soutenue par les élus socialistes de votre majorité. Ne voyez vous pas là une incohérence au sein de votre majorité ?

De la même manière, vous ne cessez de souligner l’envolée des dépenses sociales du département, et particulièrement la hausse du nombre de bénéficiaires du RSA, du fait de l’échec de la politique économique et sociale du Gouvernement.

Mais là encore, la hausse vertigineuse du chômage, des impôts et la baisse du pouvoir d’achat sont la conséquence des politiques menées par François Hollande et Manuel Valls, qui recueillent l’assentiment de membres de votre majorité et de votre exécutif. Est-ce logique ?

Enfin, sur un autre sujet décisif pour l’avenir de notre département et de ses habitants - je veux parler de la Métropole du Grand Paris - les Communistes et les Verts sont TOTALEMENT opposés au projet proposé par le Gouvernement Valls, qui veut à terme rayer le Val-de-Marne de la carte ! Et vous voudriez nous faire croire que ces divisions sur un sujet aussi décisif pour notre territoire et ses habitants restera sans conséquence dans notre assemblée et au sein de votre majorité ?

J’ai d’ailleurs lu avec intérêt la déclaration du président du groupe socialiste, M. Johnson. Vous avez déclaré, mon cher collègue, que vous veillerez à ce que notre assemblée départementale ne devienne pas une tribune contre le Président de la République et le Premier Ministre. Mais vous êtes trop familier de notre assemblée pour ignorer que l’espoir que vous formulez n’est qu’un vœu pieux.

Car vous le savez mieux que quiconque : les Communistes ne cessent depuis 2 ans de fustiger François HOLLANDE. Et pour cause. C’est leur manière de faire oublier qu’ils ont largement contribué à son élection en 2012 et qu’ils portent une responsabilité politique quant à la situation actuelle de crise que vit notre pays.

Ce qui est préoccupant dans cette situation pour le Val-de-Marne et pour ses habitants, c’est que vous allez devoir consacrer davantage de temps à gérer vos divergences, vos querelles et vos divisions plutôt que de vous préoccuper des problèmes quotidiens des Val-de-Marnais.

Enfin, notre dernier motif d’inquiétude pour la nouvelle mandature vient, Monsieur le Président, de vos prises de position dans la presse à la suite du second tour, où vous avez déclaré ne pas vouloir changer de politique parce que la droite s’est renforcée.

Je vous le dis clairement : vous ne pouvez pas rester sourd au message que les Val-de-Marnais vous ont envoyé dimanche dernier. Je vous rappelle encore une fois que 52% d’entre eux ont voté CONTRE votre bilan et CONTRE votre manière de gérer le département.

Dans la mesure où nous représentons –droite et centre - plus de la majorité des Val-de-Marnais, nous réclamons aujourd’hui en leur nom des changements rapides dans les politiques menées dans le Val-de-Marne, à commencer par :

  • le redressement de la santé financière du Département (pour baisser la dette et les dépenses de fonctionnement et reconstituer l’épargne). C’est nécessaire pour l’avenir de notre collectivité, celui des Val-de-Marnais et celui des agents départementaux !
  • Nous demandons avec force la fin du clientélisme dans l’attribution des subventions
  • Nous réclamons aussi l’arrêt du sectarisme avec en particulier la fin de la critérisation des aides départementales
  • Nous demandons davantage de contrôle dans l’attribution des aides sociales et une nette amélioration des résultats en matière d’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA
  • Nous voulons l’arrêt de la construction de logements sociaux dans les villes qui en comptent déjà trop et davantage de soutien pour développer l’accession sociale à la propriété dans ces communes, afin de garantir une vraie mixité sociale.

Vous l’aurez donc compris, Monsieur le Président, nous serons donc une opposition constructive, qui fera des propositions mais aussi une opposition déterminée et forte, qui fera tout pour être à la hauteur de la confiance que nous a témoignée dimanche dernier la majorité des Val-de-Marnais.

Je vous remercie.

Olivier CAPITANIO

Président du groupe UMP et Apparentés Val-de-Marne Autrement

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